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Qu’est-ce que la gamme de couleurs ?

Laboratoire des technologies de la couleur BenQ
2019/08/21

Définition de la gamme de couleurs

La gamme de couleurs est définie comme la plage de couleurs qu’un périphérique spécifique peut produire ou capturer. Celle-ci est généralement indiquée par un encadré des couleurs primaires de l’appareil sur un diagramme de chromaticité. Par exemple, les couleurs primaires des écrans sont le rouge, le vert et le bleu ; par conséquent, la gamme de couleurs de l'écran est représentée par une zone en triangle délimitée par les coordonnées chromatiques des tons rouge, vert et bleu. Un diagramme de chromaticité avec différentes gammes de couleurs est présenté en Figure 1.

Gamme de couleurs selon les coordonnées chromatiques xy CIE 1931

Figure 1 : différentes gammes de couleurs tracées sur le diagramme de chromaticité CIE 1931

 

Un des aspects essentiels des gammes de couleurs est qu’elles sont tridimensionnelles et non bidimensionnelles. Lorsque nous décrivons une couleur, celle-ci comprend généralement trois composants : teinte, saturation et luminosité. La gamme de couleurs étant un ensemble de couleurs, il est logique de pouvoir également décrire la gamme de couleurs selon la teinte, la saturation et la luminosité. Ces trois aspects constituent les trois dimensions qui forment le graphique de la gamme de couleurs, comme illustré en Figure 2. Cependant, tracer un graphique en trois dimensions n’est pas chose facile, même de nos jours. En conséquence, nous utilisons souvent un graphique en deux dimensions pour représenter une gamme de couleurs, comme illustré en Figure 1. La dimension manquante est la luminosité, qui devrait être représentée perpendiculairement à l’écran ou au papier.

Figure 2 : Représentation tridimensionnelle de la gamme de couleurs

 

Normes de gamme de couleurs fréquentes

La gamme de couleurs la plus connue est sans doute « NTSC » (créée en 1953 par la FCC). Cependant, celle-ci ne représente pas le standard en matière de gammes de couleurs, qui est l’espace « sRGB » conforme aux normes IEC depuis 1999. L’objectif de cette standardisation était de fournir un moyen plus simple pour reproduire les couleurs. Si les périphériques couleur, notamment les appareils photo numériques, les scanners, les écrans, les imprimantes, les vidéoprojecteurs, etc., peuvent tous reproduire correctement la gamme de couleurs sRGB, alors le rendu des images sera fidèle sur ces appareils. Ce phénomène est dû au fait que les périphériques couleur ont la capacité d’enregistrer (avec un étalonnage approprié), d’afficher ou d’imprimer la même gamme de couleurs. Ainsi, pour une même image, la variation de couleur reproduite sur des périphériques différents sera minime. Par conséquent, la standardisation permet de gérer les couleurs de manière précise. C’est également le concept de reproduction des couleurs dans la gamme.

Toutefois, afin d’obtenir des couleurs authentiques ou de gérer les couleurs correctement, les coordonnées des couleurs R, G, B sur le diagramme de chromaticité doivent être convenues de manière précise. Chaque paire de coordonnées chromatiques spécifie une couleur distincte ou unique. Par exemple, (x, y) = (0,64, 0,30) n’est pas égal à (x, y) = (0,63, 0,29), même si les nombres sont très proches les uns des autres. En ce qui concerne l’affichage, un autre type d’information peut être trompeur. Certains fabricants commercialisent leurs écrans avec la mention « 72 % NTSC » pour les certifier « compatibles sRGB ». Malheureusement, ce n’est pas le cas. Prenons les coordonnées chromatiques de chaque gamme de couleurs dans le Tableau 1, et calculons l’aire de chaque gamme de couleurs. On découvre que le rapport de surface de sRGB à NTSC est de 0,72 à 1. D’où le concept trompeur disant que 72 % NTSC = sRGB. Une interprétation correcte serait « le nombre de couleurs que l’espace sRGB peut reproduire constitue 72 % de la gamme NTSC, mais les couleurs reproduites ne sont pas nécessairement les mêmes » ; ces 72 % représentent seulement le rapport de surface et aucune information n’est fournie concernant les coordonnées chromatiques R, V et B. Nous ne pouvons donc pas dire que 72 % de la gamme de couleurs NTSC équivaut à la gamme de couleurs sRGB. Ce pourcentage n’a donc de sens qu’en matière de « taux de couverture » en comparant les deux gammes de couleurs. Des exemples sont fournis en Figure 3. Sur le côté gauche, les deux gammes de couleurs ont le même rapport de surface, mais ne se recouvrent pas à 100 %. Sur le côté droit, seule une partie de la gamme de couleurs de l'écran couvre le sRGB et la couverture n’est pas de 100 %. Il est clair que cet écran en particulier ne peut pas reproduire 100 % de la gamme de couleurs sRGB.

Gammes de couleurs et coordonnées des couleurs R, V et B associées

Color Gamut

 

1931 x-coordinate

1931 y-coordinate

Color Gamut

NTSC

 

R

1931 x-coordinate

0.67

1931 y-coordinate

0.33

Color Gamut

G

 

0.21

1931 x-coordinate

0.71

Color Gamut

B

 

0.14

1931 x-coordinate

0.08

Color Gamut

sRGB

 

R

1931 x-coordinate

0.64

1931 y-coordinate

0.33

Color Gamut

G

 

0.30

1931 x-coordinate

0.60

Color Gamut

B

 

0.15

1931 x-coordinate

0.06

Color Gamut

AdobeRGB

 

R

1931 x-coordinate

0.64

1931 y-coordinate

0.33

Color Gamut

G

 

0.21

1931 x-coordinate

0.71

Color Gamut

B

 

0.15

1931 x-coordinate

0.06

Color Gamut

DCI-P3

 

R

1931 x-coordinate

0.680

1931 y-coordinate

0.320

Color Gamut

G

 

0.265

1931 x-coordinate

0.690

Color Gamut

B

 

0.150

1931 x-coordinate

0.060

Color Gamut

Rec. 2020

 

R

1931 x-coordinate

0.708

1931 y-coordinate

0.292

Color Gamut

G

 

0.170

1931 x-coordinate

0.797

Color Gamut

B

 

0.131

1931 x-coordinate

0.046

Figure 3 : exemple de gammes de couleurs ayant le même rapport de surface, mais ne se recouvrant pas

 

Il existe bien sûr beaucoup plus de gammes de couleurs que NTSC et sRGB. Par exemple, AdobeRGB, DCI-P3, EBU, AppleRGB, etc. Celles-ci ont toutes leurs propres coordonnées chromatiques R, V et B, leurs caractéristiques de points blancs et de luminosité et, bien sûr, leur propre domaine d’application. Par exemple, AdobeRGB est conçu pour le secteur des arts graphiques, principalement à des fins d’impression ; DCI-P3 est principalement utilisé dans le cinéma numérique ; et EBU est employé dans le secteur européen de la télédiffusion. Rec. 2020 est une norme récemment élaborée pour tous les appareils à venir et rassemble presque toutes les couleurs que l’œil humain peut percevoir.

Quelle gamme de couleurs devrais-je choisir ?

Le choix de la gamme de couleurs dépend entièrement de votre flux de travail et de vos besoins. Si vous travaillez principalement avec des photos destinées à être imprimées, alors « AdobeRGB » peut constituer le meilleur choix pour votre flux de travail. Si vous souhaitez publier un portfolio en ligne ou le partager sur Facebook, éditez vos photos selon la gamme de couleurs « AdobeRGB » pour conserver le plus de couleurs possible, puis convertissez-les en « sRGB » avant publication. Étant donné que les navigateurs Web ne prennent actuellement en charge que la gamme de couleurs « sRGB », toute gamme plus large sera considérée comme une « gamme de couleurs étendue » et ne sera pas traitée correctement. Ainsi, si vos photos sont retouchées ou améliorées selon la gamme de couleurs « AdobeRGB », celles-ci seront susceptibles de paraître assez pâles et désaturées une fois mises en ligne. La meilleure façon d’éviter ce désastre consiste donc à convertir les photos au format « sRGB » avant de les publier en ligne.

Si vous travaillez avec des vidéos, la dernière tendance est de passer de « Rec. 709 » à « DCI-P3 » ou « Display P3 ». « DCI » signifie Digital Cinema Initiative et P3 désigne un ensemble d’exigences de visionnage. Toute salle de cinéma moderne est en mesure de reproduire cette gamme de couleurs vives à l’identique grâce aux systèmes de projection numérique. Cependant, le point blanc du DCI-P3 est un blanc verdâtre qui est dû au système de projection. Apple, YouTube, Netflix et d’autres fournisseurs de contenus vidéo ont adopté la même gamme de couleurs à l’exception du point blanc utilisé, le D65 ; cette gamme fut nommée « Display P3 ». Un blanc neutre est mieux adapté à la majorité des écrans et des télévisions ; il rencontre d’ailleurs une popularité croissante dans l’industrie de la postproduction vidéo.

Résumé

Dans cet article, nous avons défini la gamme de couleurs et sa représentation sur un diagramme de chromaticité. La gamme de couleurs doit être représentée au sein d’un graphique en trois dimensions qui est converti en deux dimensions pour le visualiser plus simplement. Nous avons également évoqué les raisons de la normalisation d’une gamme de couleurs, le sRGB, afin de faciliter la correspondance des couleurs de cette gamme entre différents périphériques couleur. En outre, l’idée trompeuse selon laquelle 72 % de la gamme NTSC équivaut à l’espace sRGB a également été abordée et clarifiée. Un rapport de surface égal pour la gamme de couleurs ne garantit pas nécessairement une même capacité de rendu des couleurs. Le taux de couverture doit en fait être consulté en comparant deux gammes de couleurs. Enfin, nous avons passé en revue différentes gammes de couleurs et leurs applications. Nous avons également appris à choisir la gamme de couleurs appropriée et à assurer l’homogénéité des couleurs pour publier des photos en ligne.

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